La traction animale dans le monde

La traction animale, qu’est-ce c’est ?

La traction animale est l’utilisation d’animaux domestiques par l’homme pour le transport et les travaux agricoles.

L’utilisation de la traction animale dans le monde

Malgré les immenses mutations technologiques du XXe siècle, dans le domaine agricole comme dans les autres secteurs de l’économie mondiale, la traction animale, bien que très ancienne, reste importante dans de nombreux pays ; par leur travail, les animaux contribuent encore significativement à réduire la pénibilité des travaux agricoles et de diverses autres activités, comme les transports ; ils permettent ainsi d’améliorer les conditions de travail et les revenus dans les petites exploitations agricoles.

© JL Dugast - Roumanie

© JL Dugast – Traction animale équine en  Roumanie

L’utilisation principale de l’énergie animale concerne les travaux agricoles tels que les labours, les semis, les buttages et les sarclages. Elle contribue donc à la production de biens alimentaires destinés à l’autoconsommation ou à la commercialisation. Les animaux de trait jouent aussi un rôle important pour le transport des personnes et de divers matériaux utiles pour l’exploitation familiale : bois, eau, récoltes, fourrages, fumier ; ils facilitent ainsi la circulation, la distribution et la commercialisation des produits agricoles. Ils épargnent, aux femmes et aux enfants notamment, le temps et les efforts consacrés au transport de l’eau et du bois.

L’énergie animale peut aussi être utilisée pour d’autres activités qui requièrent de l’énergie, telles que : le pompage de l’eau, le broyage des grains et divers travaux artisanaux. Les animaux, par leur travail, peuvent aussi participer à des travaux d’aménagement du territoire comme des dispositifs anti-érosifs, des aménagements de parcelles, des créations de chemins, des travaux de terrassements.

La place de la traction animale dans le monde

En ce début de XXIe siècle, la place de la traction animale est extrêmement variable d’un pays à l’autre, avec, schématiquement, trois types de situations :

  • celle de la plupart des pays industrialisés qui ont pratiquement abandonné l’utilisation de l’énergie animale,
  • celle de nombreux pays en développement ou émergents où les évolutions des systèmes de production sont rapides et tendent souvent vers le remplacement des animaux de trait par des tracteurs ou des motoculteurs,
  • celle enfin de pays moins avancés où la traction animale est encore d’actualité et présente même souvent des solutions d’avenir pour les petites exploitations agricoles, encore majoritairement en travail manuel.

Dans les systèmes de production agricole des pays en développement, l’utilisation de la traction animale reste une réalité importante en ce début de XXIe siècle. On considère classiquement, d’après la FAO, que plus de 400 millions d’animaux participent à cette fourniture d’énergie dans l’agriculture, à travers le travail du sol et les transports.

Au plan mondial, toujours selon la FAO, la majorité des agriculteurs (environ les deux tiers, soit plus de 800 millions) travaille encore essentiellement à la main ; viennent ensuite, en termes d’effectifs, les utilisateurs de la traction animale (environ un tiers soit plus de 400 millions) suivi par ceux qui bénéficient de la mécanisation motorisée (environ 30 millions).

Sur son site Web, cette dernière propose une comparaison entre pays en développement et pays développés des proportions des terres cultivées en travail manuel (homme), en traction animale et en travail motorisé :

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L’utilisation de l’énergie animale se maintient ou continue de se développer dans certaines régions du monde grâce à ses nombreux avantages pour l’agriculture familiale des pays moins avancés et moins industrialisés :

  • source adaptée d’énergie renouvelable pour les petites exploitations agricoles (culture, transport, pompage de l’eau, battage des céréales, etc.) ;
  • amélioration de la productivité du travail humain et de celle rapportée à l’unité de surface cultivée ;
  • diminution de la pénibilité du travail et libération partielle des membres de la famille ;
  • contribution déterminante à la production agricole, à la génération de revenus et à la réduction de la pauvreté ;
  • amélioration de la sécurité alimentaire des petites exploitations et de la durabilité des systèmes de production familiaux ;
  • épargne sur pieds dans les zones caractérisées par une certaine pénurie des services financiers.

Dans de nombreux pays, l’utilisation de la traction animale connaît une forte croissance. En Afrique sub-saharienne, en particulier, le recours à cette forme d’énergie pour les travaux agricoles et le transport rural s’étend chaque année. Il en est de même dans certaines régions d’Asie et d’Amérique latine où l’utilisation de la traction animale croît et se diversifie. Dans d’autres pays à forte croissance urbaine et industrielle (par exemple, l’Inde, le Mexique, le Brésil, l’Afrique du Sud), l’utilisation de la traction animale reste importante et persiste. Par ailleurs, notamment en Europe, un grand nombre d’exploitations agricoles de petite taille continuent à réaliser leurs travaux au moyen des animaux de trait. Aux Etats-Unis,  les agriculteurs amish, utilisent uniquement la traction animale.

Partout dans le monde, alors que la lutte contre le changement climatique, la protection de l’environnement et la gestion écologique du développement agricole prennent de plus en plus d’importance, l’utilisation des animaux est de plus en plus opportune dans un contexte de développement durable et respectueux de l’environnement.

Malheureusement, au cours des dernières décennies, les médias occidentaux ont eu tendance à exagérer le déclin et l’aspect démodé de l’énergie animale. La réalité contemporaine de cette technique et ses perspectives d’avenir sont trop souvent méprisées. Cela se traduit par une méconnaissance générale des décideurs et des scientifiques et conduit à des politiques qui marginalisent encore plus les communautés rurales.

 

Sources : FAO, Traction animale… une vue schématique / La traction animale de Philippe Lhoste, Michel Havard, Éric Vall

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