Anes et chevaux de spectacle

 

Qu’est-ce que c’est ?

Le cheval de spectacle est un équidé qui est mis en scène lors d’une représentation équestre. De races et de morphologies différentes, en véritables professionnels du spectacle, les chevaux sont habitués à la musique, aux éclairages et bien sûr aux réactions du public.

A cheval ou à pied, l’artiste équestre doit travailler quotidiennement avec son cheval pour créer une relation de confiance.

Le spectacle équestre trouve son origine dans les mouvements de combats équestres militaires.

Un peu d’histoire

Sous l’influence de la vie des cours princières italiennes pendant la Renaissance, les écuyers français enseignaient de nouvelles techniques pour monter à cheval en introduisant des danses et de la musique lors des ballets de chevaux.

Aux XVIe et XVIIe siècles, l’art équestre était un art aristocratique. Le Manège de Versailles où se formaient les jeunes nobles dans leur préparation au métier d’officier brillaient par l’éducation équestre qui y était dispensée par les grands écuyers.

L’invention de la charge de cavalerie pendant la seconde partie du XVIIIe, modifie l’emploi des chevaux, la finesse du dressage fut délaissée au profit d’une équitation simplement utilitaire.

Au XVIIIe siècle, Philip Astley, écuyer britannique, est à l’origine de la piste. Cette scène circulaire a été conçue pour le cheval afin qu’il puisse y galoper à vitesse constante. Importée en France en 1774, la piste bouleversa les codes traditionnels de l’équitation et du spectacle. C’est de la rencontre, en 1778, entre Philip Astley et Antonio Franconi, écuyer italien qui avait pour ambition de réunir écuyers et saltimbanques, que va naitre le cirque moderne.

Antonio Franconi et ses fils ouvrent en 1807, le théâtre équestre du Cirque Olympique avec une scène accolée à la piste, la présence des chevaux détermine le cirque français de la première moitié du XIXe siècle, on y présente des pantomimes historiques et militaires ainsi que des mélodrames.

Francois Baucher présentera au cirque des Champs Elysée (1838-1848) ses meilleurs chevaux admirablement dressés qui subjuguèrent le public parisien par la précision de leurs figures.

C’est le cheval qui est à l’origine de la piste et c’est lui qui a largement contribué à conditionner l’évolution des formes, des registres spectaculaires, du répertoire et du vocabulaire circassien tout au long du XIXe siècle (citation de Jean Michel Guy le cirque à l’ancienne).

Au lendemain des guerres napoléoniennes, lors desquelles la cavalerie française fut décimée, l’équitation militaire est réorganisée à Saumur et prend le nom en 1825 d’école Royale de cavalerie. Cordier imposa les principes de Versailles et introduisit à Saumur le travail des sauteurs en liberté et dans les piliers. Ces sauts préparaient les cavaliers aux rudes secousses du combat. Ces sauts font encore aujourd’hui la renommée du Cadre noir.

Depuis 2011, la France s’illustre à l’échelle internationale par son équitation inscrite au patrimoine mon­dial de l’UNESCO en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Ouragan

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Aujourd’hui

Jusqu’au début de la seconde guerre mondiale, les représentations équestres ont progressivement disparu dans les cirques au profit bien souvent des exhibitions d’animaux exotiques et des disciplines aériennes.

En 1974, Sylvia Monfort et Alexis Grüss remettent le cheval au cœur du spectacle avec le Cirque à l’ancienne. Ce dernier s’appuie sur les codes des représentations du XIXe siècle avec un ancrage fort dans son époque (costumes, jeux de lumière…). Ce renouveau des Arts du cirque qui se réapproprie les codes de l’Art équestre, préfigure la création de nouvelles compagnies (Théâtre de Zingaro, Théâtre du Centaure, le Cirque Bidon…)

Les équidés de travail sont bien représentés dans les spectacles équestres aujourd’hui. En fonction de leurs aptitudes, on les retrouve dans les différentes disciplines qu’offrent le spectacle : la liberté, la haute école, l’acrobatie équestre et l’équitation de travail.

Les disciplines

La liberté

Avec pour seul outil, sa voix, l’artiste équestre, dirige ses chevaux dans des chorégraphies. C’est un travail très précis qui demande beaucoup d’entrainement afin que chaque cheval identifie et applique les indications qui lui sont données sans se laisser distraire.

L’acrobatie équestre

Sur un cheval, les acrobates équestres présentent des tours périlleux, des cascades, des pyramides. On y retrouve la voltige dite « classique », la voltige cosaque et la poste hongroise.

La haute école

Le couple cavalier/cheval réalise des figures classiques de l’équitation académique : piaffer, appuyer, passage, travail au galop, pirouette, pas espagnol, levade, croupade….

La haute école peut également être chorégraphiée à pied, à l’aide de longues rênes.

L’équitation de travail

L’équitation de travail est issue de l’utilisation traditionnelle du cheval dans la conduite du bétail et dans les travaux quotidiens.

Sources : Centre National de Ressources des Arts de la rue et des Arts du cirque Les origines de l’équitation – Association culture et tradition équestre française Le cadre noir

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Le cirque à l’ancienne Centre National des Arts du Cirque Le cadre noir